Viridis Environnement annonçait hier, en compagnie de ses partenaires, ses premiers résultats sur la performance de sa nouvelle chaîne de traitement des résidus ménagers TRIOM. Il s’agit d’une nouvelle étape pour cet important projet d’innovation environnementale en matière de tri des résidus ménagers qui vise à détourner un maximum de matière des sites d’enfouissement. C’est en compagnie des élus siégeant à la Régie intermunicipale du comté de Beauce-Sud (RICBS), le partenaire de Viridis pour la réalisation de ce projet, ainsi que différents représentants des villes membres de la régie, députés et employés que furent présentés les avancements du projet.

« Comme entreprise visionnaire en matière d’économie circulaire, nous visons à proposer des technologies qui permettent de dépasser les limites des solutions existantes relativement au détournement des matières des sites d’enfouissement. Nous cherchons à combler ces angles morts et à agir en complémentarité avec ce qui existe déjà. C’est selon nous le moyen requis pour atteindre les cibles que nous nous sommes fixé au Québec, et possiblement même de les dépasser », a souligné Renaud Lapierre, PDG de Viridis Environnement

Un partenariat entre Viridis et la RICBS

Une première installation servant de vitrine technologique a pu voir le jour en 2021, grâce à l’appui de la RICBS qui supporte le projet ainsi qu’aux subventions obtenues de RECYC-QUÉBEC et du ministère de l’Économie et de l’Innovation, qui pourraient atteindre respectivement 1 million et 1,26 million de dollars. L’implantation de l’usine de TRIOM à proximité des infrastructures de la RIBCS et de l’écocentre de la région permet de créer un véritable pôle environnemental axé sur la gestion des matières résiduelles.

« Pour nos membres, appuyer des projets d’innovation environnementale et technologique comme TRIOM était tout naturel. Nous étions à la recherche d’une solution sur mesure, mais nous cherchions surtout à évaluer la possibilité qu’il puisse exister une solution plus performante, plus efficace et finalement qui réduise de manière plus significative les impacts environnementaux de notre production collective d’ordures ménagères », a souligné Éric Maheux, directeur général de la RICBS.

Des résultats concrets pour détourner les matières en chemin vers les sites d’enfouissement 

Depuis près d’un an d’opérations, le procédé TRIOM a démontré :

  • Qu’il était possible de détourner 40% des résidus ménagers du site d’enfouissement et de réduire réellement les quantités de matières enfouies.
  • Qu’il est possible de récupérer plus de 70% de la matière organique issue des résidus ménagers, c’est-à-dire 70% de la matière organique générée par les citoyens d’une municipalité. Et ce, sans avoir recours à une troisième collecte.
  • Qu’il est possible de mettre en place un mode de gestion alternatif des résidus ménagers et de la matière organique accessible à des villes et municipalités de plus petite envergure.

Il importe de préciser que l’enfouissement de matières organiques dans un site d’enfouissement n’a pas comme seule conséquence d’y occuper de l’espace, il est aussi un important générateur de gaz à effet de serre (GES). Le secteur des déchets est responsable de près de 6% des émissions de GES au Québec. En détournant de façon concrète un maximum de matières organiques des sites d’enfouissement, on contribue activement à la réduction des émissions de GES et à l’amélioration du bilan pour le Québec.

Un autre résultat important à souligner :  le procédé TRIOM permet un meilleur usage des cellules d’enfouissement qui voient leur durée de vie allongée; représentant ainsi des économies importantes pour les municipalités et pour la société tout entière. En effet, il existe au Québec au total 38 sites d’enfouissement. En 2027, il est anticipé que déjà, 9 d’entre eux soient à pleine capacité. De plus, c’est près de 60% des sites d’enfouissement au Québec qui seront taris dès 2040. Ainsi, toutes initiatives et solutions environnementales performantes qui visent à réduire les quantités de matières enfouies sont donc bienvenues afin de relever l’important défi qu’est la gestion des déchets.

À l’issue de la deuxième phase de caractérisation réalisée en août, les résultats enregistrés par les performances de TRIOM sont équivalents à ce qui avait été anticipé lors de la production de l’analyse de faisabilité du projet. Ces projections avaient été évaluées par Viridis Environnement en partenariat avec l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), le principal partenaire de recherche de l’entreprise dans le cadre de ce projet.

Aujourd’hui, Viridis collabore avec l’Université de Sherbrooke dans le cadre d’un projet programme de recherche afin d’optimiser notamment le procédé TRIOM. La solution TRIOM a reçu la certification internationale SOLARIMPULSE et est actuellement finaliste pour les prix Eurêka d’Écotech Québec, qui soulignent l’engagement des organisations envers une économie plus propre au Québec. Les gagnants seront connus le 21 septembre prochain.

Une alternative qui se fait attendre

TRIOM est une alternative, voire même une complémentarité aux solutions que l’on retrouve afin de traiter la matière organique, dont notamment « la 3e collecte ». Plusieurs territoires au Québec n’ont toujours pas déployé des stratégies pour récupérer et recycler les matières organiques issues des résidus ménagers de leurs citoyens, et ce pour différentes raisons, dont notamment pour des raisons de faible densité du territoire.

L’implantation de cette vitrine technologique ainsi que la mise en place de partenariats majeurs avec des organisations visionnaires sont quelques-unes des stratégies que Viridis Environnement déploie afin de démontrer la viabilité, la crédibilité que cette solution représente. En effet, il devient de plus en plus urgent de mettre en place des alternatives et des complémentarités aux solutions existantes de détournement des matières de l’enfouissement si l’on souhaite parvenir collectivement à atteindre les cibles fixées par le gouvernement du Québec.

« L’une des avancées qui seront les plus significatives pour protéger l’environnement, de manière globale, sera sans aucun doute celle de mieux gérer ce que nous générons comme déchets, à l’échelle planétaire. Réfléchir à des solutions plus durables, changer les manières de faire, innover, parfaire les procédés, s’adapter aux réalités : c’est exactement la mission que nous nous sommes donnée. », a souligné François Léveillée, directeur principal au développement et à la commercialisation chez Viridis.

Nous souhaitons que rapidement le gouvernement permette dans le programme PTMOBC l’admissibilité du procédé TRIOM parmi les mesures qu’il subventionne pour inciter les municipalités à détourner le maximum de matières des sites d’enfouissement. Il serait également normal que le calcul des redevances payées à l’enfouissement qui retournent aux municipalités tienne compte du volume de matières organiques détournées et qu’ainsi la performance supérieure de l’approche TRIOM à ce chapitre soit valorisée pour ces utilisateurs.

Il devient urgent de mettre en place de nouvelles approches complémentaires aux solutions existantes de détournement de la matière résiduelle de l’enfouissement si l’on souhaite parvenir collectivement à atteindre les cibles fixées par, le gouvernement du Québec et rendre faisable ces objectifs de réduction de GES à ce chapitre.