27 octobre 2023
Le gouvernement du Québec a annoncé il y quelques jours, son intention d’imposer des seuils préventifs pour limiter les concentrations de PFAS dans les biosolides recyclés en agriculture. Il compte ainsi demeurer à l’avant-garde en matière de surveillance des contaminants d’intérêt émergent. Viridis appuie cette démarche qui va dans le sens des propositions que nous formulons depuis plusieurs mois déjà.
Ainsi, l’approche de précaution mise de l’avant par le gouvernement consisterait à établir des seuils en paliers afin de :
La proposition gouvernementale sera soumise prochainement à une consultation ciblée en collaboration avec Réseau-Environnement afin d’entendre les scientifiques, agronomes, agriculteurs, laboratoires, et autres acteurs clés du recyclage des matières résiduelles fertilisantes (MRF). L’implication de Viridis au sein de Réseau-Environnement et auprès du comité aviseur du ministère appuiera la définition de nouvelles normes et mesures de mitigation afin de supporter des activités de recyclage qui maximisent les bénéfices tout en faisant une gestion rigoureuse des risques.
En ce sens, l’invitation de Sophie St-Louis, notre directrice principale en contrôle qualité et cadre réglementaire, comme panéliste sur le sujet lors du récent congrès annuel de l’Ordre des agronomes du Québec, témoigne de l’engagement de Viridis à trouver des solutions responsables et opérantes face aux enjeux émergents.
Rappelons que ces substances perfluorées utilisées pour leur grande stabilité et mieux connues par leur acronyme anglais PFAS, son présentes dans de nombreux produits du quotidien comme les matières imperméables, antitaches ou résistantes aux flammes, les emballages alimentaires, les cosmétiques et plusieurs produits d’hygiène corporelle. Ils sont aujourd’hui omniprésents dans l’environnement : on en retrouve notamment dans l’air, dans l’eau potable et dans l’eau de pluie.
Pour en apprendre davantage sur le sujet, consultez notre page d’information sur le recyclage des matières résiduelles fertilisantes.
Le communiqué gouvernemental complet :
QUÉBEC, le 20 oct. 2023 /CNW/ – Fort de son expertise dans le domaine du recyclage agricole des biosolides, le gouvernement du Québec annonce son intention d’imposer un seuil préventif pour réduire les risques liés à la présence de contaminants d’intérêt émergent dans les boues. Cette initiative permettra au Québec de maintenir sa position de leader mondial en matière d’encadrement sécuritaire dans ce domaine.
C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides, M. Benoit Charette, lors du congrès annuel de l’Ordre des agronomes du Québec.
À noter que ces seuils seront soumis à des spécialistes du milieu lors d’une consultation ciblée, avec une proposition de seuils maximaux pour réduire préventivement la présence de contaminants d’intérêt émergent, comme les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, qui peuvent être contenus dans les matières résiduelles fertilisantes (MRF).
La proposition de seuils s’appuie sur une méthode reposant sur deux approches complémentaires :
Parmi les spécialistes qui sont invités à participer à la consultation ciblée, notons le comité sur l’usage des biosolides en milieu agricole mis sur pied avec la collaboration de Réseau Environnement dans la foulée du moratoire de mars dernier.
Le Québec est parmi les leaders mondiaux en matière d’encadrement sécuritaire dans ce domaine, et nous comptons le rester malgré le défi que constituent les composés d’intérêt émergent. La proposition que nous soumettons aux spécialistes pour consultation est l’une des plus ambitieuses au monde. C’est une nouvelle action forte de notre gouvernement pour gérer adéquatement l’omniprésence de ces substances dans notre environnement et veiller à la santé et à la sécurité des citoyens.
Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides
Il est essentiel que nos décisions soient guidées par les plus récentes connaissances sur les contaminants d’intérêt émergent et une approche rigoureuse de gestion des risques. Le Québec est riche de l’expertise de nombreux acteurs, comme celle des agronomes, qui sont au cœur de la mise en œuvre des meilleures pratiques pour une fertilisation durable de nos cultures. Je remercie toutes les personnes qui participent aux travaux du comité et celles qui prendront part aux prochaines étapes pour finaliser la proposition de seuils en vue d’un nouvel encadrement réglementaire.
André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre responsable de la région du Centre-du-Québec
Après avoir participé à la mise sur pied du comité sur l’usage des biosolides au Québec, Réseau Environnement continue de porter la voix des spécialistes en gestion des matières résiduelles, de l’eau et des sols. Notre association s’engage à poursuivre ses travaux pour que la proposition de seuils soumise aujourd’hui réponde aux plus hauts standards techniques et scientifiques afin de protéger les milieux naturels et la santé humaine. La nouvelle réglementation qui en découlera offrira au Québec l’occasion de consolider le statut de référence mondiale de sa filière du recyclage des biosolides, un modèle d’économie circulaire. »
Mathieu Laneuville, président-directeur général de Réseau Environnement
L’Ordre des agronomes du Québec accueille favorablement l’intention d’imposer un seuil préventif pour réduire les risques liés à la présence de contaminants d’intérêt émergent dans les biosolides municipaux en contexte d’épandage agricole. L’importance et les bénéfices de la valorisation des MRF au Québec ne sont plus à prouver. Afin de pouvoir continuer à tirer profit de ces bienfaits tout en assurant la protection du public, il est essentiel d’utiliser les plus récentes connaissances sur les contaminants d’intérêt émergent et une approche rigoureuse de gestion des risques. Nous appuyons la tenue d’une consultation ciblée des spécialistes du milieu avec une proposition de seuils maximaux, et nous avons l’intention d’y participer en y contribuant dans le respect de notre mission.
Martine Giguère, présidente de l’Ordre des agronomes du Québec